La petite voix dans votre tête : d’où vient-elle ?La petite voix intérieure qui "formule" nos pensées dans notre tête existe bel et bien... Photo via FlickR cc license by basykesFaire un calcul mental, fredonner une chanson dans sa tête, lire en silence... D'où vient cette petite voix qui nous accompagne quotidiennement ?
N’importe qui est capable de se parler tout seul dans sa tête : se faire sa liste de courses du week-end, fredonner une chanson, faire un calcul, lire silencieusement… Ces pensées sont comme "formulées" par une petite voix dans la tête.
Pour l’instant, la science était incapable de comprendre ce phénomène.
C’est désormais chose faite. Une équipe d’experts du centre de recherche en neurosciences de Lyon et du CHU de Grenoble, dans une étude publiée mercredi dansThe Journal of Neuroscience, a pour la première fois "photographié" la zone du cerveau responsable de cette "voix intérieure".
La même zone du cerveau s'active quand on entend des voix extérieures ou quand on lit silencieusement
Pour cela, l’équipe de Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche à l’Inserm, a suivi quatre adultes atteint d’épilepsie sévère, qui, dans le cadre de leur suivi médical, vivent avec des électrodes implantées dans le cerveau, ce qui permet d’obtenir d’excellents signaux à l’encéphalogramme (image de l’activité électrique du cerveau).
Les chercheurs ont repéré dans un premier temps la zone du cerveau qui réagissait au son de voix extérieures. Ensuite, ils ont demandé aux volontaires de lire en silence un texte défilant à l’écran. Or, il s’est avéré que la zone du cerveau réagissant aux voix extérieures s’activait également pendant la lecture silencieuse, signe d’une "pensée formulée" intérieurement.
"Pour la première fois, grâce à cette étude, nous avons pu ‘voir’ en temps réel la trace de cette petite voix", se félicite Jean-Philippe Lachaux.
lire ou "parler" dans sa tête, un automatisme qui persiste depuis l'enfance
L’hypothèse des chercheurs serait que l’association de sons et de mots qu’un enfant fait quand il apprend à parler puis quand il commence à lire à voix haute devient un automatisme qui persiste toute sa vie. "Cette association entraîne une augmentation des connexions entre les zones du cerveau impliquées, qui en viennent à s’activer spontanément l’une l’autre", explique Jean-Philippe Lachaux.
En outre, les scientifiques notent que plus le lecteur est concentré (parce que le texte est difficile à lire ou qu'il ne lit pas couramment) plus la petite voix s’active.
Une technique pour aider certaines personnes atteintes de schizophrénie ou de dépression
Cette étude permettra d’améliorer le traitement de certaines maladies psychiquesJean-Philippe Lachaux envisage ainsi des "outils de rééducation permettant d’éviter l’emballement de ces pensées quand celles-ci deviennent trop nombreuses, dans le cas de la rumination dépressive ou de la schizophrénie".
"En utilisant une technique similaire à celle de l’étude, nous pourrions leur montrerconcrètement (aux malades, N.D.L.R) ce qui se passe dans leur cerveau, et cela leur permettrait de se distancier de cette pensée envahissante et de regagner du contrôle".
par Bénedicte Lutaud
je ne sais plus si j'ai déja mis ce sujet si oui à supprimer