l’heure du grand ménage n’a pas encore sonné!
Le livre des professeurs Even et debré n’est pas le premier du genre.
Il y a une quinzaine d’années, deux spécialistes du médicament, Giroud et Hagege avaient publié un guide ds médicaments avec des notes de 0 à 20. Force est de constater que bien peu de mauvais élèves ont été renvoyés et que les déremboursements ou les retraits du marché se sont faits à dose homéopathique.
Pourquoi les choses ne changent-elles pas plus vite ?
Pour des raisons non médicales le plus souvent. Ces produits émanent souvent de petits laboratoires qui vivent sur une ou deux spécialités rentables. Alors on fait jouer le chantage à l’emploi, surtout quand on a eu la bonne idée d’implanter l’usine dans la circonscription d’une personnalité politique influente.
Et il ne faut pas oublier les conflits d’intérêts de certains experts qui dans les agences sanitaires faisaient preuve d’une certaine mansuétude face à des fabricants très généreux avec certaines organisations professionnelles. Une situation qui est en voie de normalisation
Dérembourser les médicaments inutiles est-ce une source d’économies importantes pour la Sécu ?
Dire qu’on pourrait gagner 10 milliards en déremboursement des médicaments inutiles est un peu illusoire . Ce chiffre est le résultat de l’addition des chiffres d’affaires des diverses spécialits concernées. mais dans la réalité on est loin d’une arithmétique aussi simple car dans ce cas, certains médecins ont tendance à réorienter leurs ordonnaces vers des médicaments toujours remboursés et surtout plus chers et parfois plus dangereux. Et le poids du médicament est minime par rapport à ce que coûte l’hôpital ou les cliniques, qui représentent plus de 50 % des dépense, le médicament comptant pour 8 à 9 %.
Et 10 milliards cela voudrait dire réduire d’un coup une facture de près de 33 %, un exploit jamais réalisé où que ce soit.
Et il faut noter que pour la première fois en 2012, la facture des français en matière de médicaments va baisser en raison des baisses de prix imposées à l’industrie ces dernières années. En augmentant la part des génériques, en réduisant la longueur des ordonnances, on fera des économies également.
Mais il faut aussi arrêter d’accorder à certains médicaments des prix bien supérieurs à ce que leur intérêt justifie.
Une situation qui reste encore bien trop fréquente