L’exemple de la pilule contraceptive "nouvelle génération"
Puis il s’attarde sur un dossier emblématique : la pilule contraceptive. "Il y a aujourd’hui pour les femmes des pilules dite de deuxième génération. Elles sont remarquablement efficaces et n’ont pratiquement aucun risque. Mais sont apparues ensuite des pilules de troisième et même de quatrième génération : elles sont toujours aussi efficaces, mais avec trois à quatre fois plus de complications sérieuses. Or elles sont sur le marché", rappelle-t-il.
"Pour une fois l’Etat a bien fait : il n’a pas remboursé celles qui comportent un danger. Mais il devrait même aller plus loin : ces pilules devraient ne jamais avoir été inscrites sur le marché", ajoute-t-il.
POURQUOI TANT DE PRODUITS INUTILES OU DANGEREUX ?
Philippe Even poursuit ensuite avec un autre exemple qui en dit long sur les pratiques des laboratoires pharmaceutiques : les traitements pour les diabétiques. "C’est une des situations les plus scandaleuses", prévient-il.
"Le diabète se traite avec deux médicaments formidables qui marchent parfaitement. Malheureusement, ils ont été mis sur le marché avant 1960, ils ne rapportent donc plus rien à l’industrie. Donc, dans le monde entier, elle a fait des efforts formidables, a sorti douze molécules nouvelles. Or ces molécules sont beaucoup, beaucoup moins efficaces. Beaucoup plus chères selon la molécule, entre 20 et 60 fois plus. Et, enfin, elles comportent des risques d’accident potentiellement très graves : pancréatique, hépatique", détaille-t-il.
"C’est le cas typique de ce qu’est amené à faire l’industrie pharmaceutique pour s’assurer des marchés financièrement intéressant, elle n’hésite pas à promouvoir des médicaments qui ne valent pas grand-chose, même lorsqu’ils ont des risques majeurs et elle le sait", accuse Philippe Even.