Jeanne Villepreux-Power :
une pionnière de la biologie marine
Fille d’un cordonnier du village de
Juillac, Jeanne Villepreux-Power,
naturaliste autodidacte, est née le 24
septembre 1794. Aînée de quatre enfants, elle
part tenter sa chance à Paris à l’âge de dixhuit ans où elle va trouver du travail chez
une grande couturière.
Elle se fait connaître grâce à sa participation
à la réalisation de la robe de mariage de la
duchesse de Berry. Elle rencontre à cette
occasion James Power, un aristocrate anglais.
Il l’épouse en 1818 à Messine, en Sicile, où le
couple s’installe alors.
C’est à ce moment-là que Jeanne VillepreuxPower se passionne pour les sciences
naturelles et se lance dans l’étude de la faune,
de la flore et de l’histoire naturelle de l’île.
Elle tient sa notoriété d’avoir la première,
vers 1832, créé et utilisé des aquariums,
appelés dans un premier temps « cages à la
Power », pour l’étude du monde marin. En
1858, Sir Richard Owen, éminent biologiste
et paléontologue britannique (1804-1892),
la considère alors comme la mère de l’aquariophilie et de la biologie marine. Elle
s’intéresse aux coquillages actuels ou fossiles.
Plus particulièrement, ses travaux sur l’argonaute, poulpe dont l’abdomen est contenu
dans une coquille, la rendent célèbre auprès
des scientifiques européens.
Première femme membre de l’Académie
des sciences de Catane, elle est aussi correspondante de la Société zoologique de
Londres et de seize autres sociétés savantes.
Le couple quitte la Sicile en 1843 et s’installe
à Londres, puis à Paris en 1861. Elle continue
à publier ses travaux, mais ne mène plus de
recherches. Le 25 janvier 1871, Jeanne décède
à Juillac où elle s’est réfugiée pour échapper
au siège de Paris. Quelques jours après, le
siège de Paris levé, son mari accourt à Juillac,
trop tard. Il lui fait alors édifier un tombeau
où il repose lui aussi aujourd’hui.
Tombée dans l’oubli après sa mort (ses
collections ont d’ailleurs malheureusement
disparu en mer dans le naufrage du bateau
qui les transportait vers Londres en 1838),
Jeanne Villepreux-Power est aujourd’hui
reconnue comme une pionnière des sciences
de la nature. En 1997, son nom a été donné
par l’Union astronomique internationale à
l’un des grands cratères de la planète Vénus.
Son biographe Claude Arnal (dont les
archives sont déposées à la Zoology Library
of the Natural History Museum à Londres)
dédie une bonne partie de sa vie à la résurrection de cette personnalité. En 2007,
l’artiste Anne-Lan lui consacre un tableau et
l’intègre à une manifestation célébrant les
Arts et Sciences en Limousin.
Textes : Archives municipal