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Les voeux de nouvel an n’étaient pas autrefois des paroles en l’air. On assurait qu’ils portaient vraiment chance — du moins s’ils étaient souhaités par la personne qu’il fallait…
Qui portait chance ?
Offrir ses voeux se disait « étrenner quelqu’un » et c’était lui porter chance. Une chance plus ou moins grande selon la personne qui les offrait. Les souhaits les plus recherchés étaient ceux des personnes « hors du monde », celles qui appartenaient ce jour-là au Royaume de Dieu : les enfants, les pauvres, les simples d’esprit. On attachait donc autrefois beaucoup d’importance à la qualité de celui qui allait offrir ses vœux en premier.
Comment gagner sa chance ?
Dans certaines régions, pour être sûrs que les premiers vœux de l’année allaient bien être offerts par un « béni de Dieu », les parents demandaient à leurs enfants de venir à l’aube du 1er janvier leur souhaiter la bonne année ; les notables sans enfants faisaient la même requête à leurs domestiques, assimilés pour l’occasion à des pauvres. Et la chance procurée allait être d’autant plus grande que les vœux prononcés s’accompagnaient de cantiques chantés !
Évidemment, ceux qui n’avaient ni garçonnets, ni fillettes, ni serviteurs se trouvaient un peu dépourvus… Cela donnait lieu à des situations bien cocasses. Un homme préférait quitter subrepticement sa maison par l’arrière pour que les premiers vœux de l’année ne lui soient pas souhaités par un visiteur trop riche. Un autre pouvait partir dans la rue en quête d’un mendiant avec lequel échanger des vœux… mais faire demi-tour s’il apercevait un voisin qui risquait de lui souhaiter une bonne année !
Les tournées de quête
De là sont nées les tournées de quêtes organisées par les enfants ou les mendiants du village, tournées traditionnelles dans de nombreuses régions de France le premier jour de l’An.
Des groupes passaient de maison en maison, en chantant devant chaque porte, en souhaitant la bonne année et en recevant en échange de menus cadeaux : des friandises ou des piécettes pour les enfants, des victuailles ou un peu d’argent pour les pauvres. Parfois, les enfants jouaient de la flûte ou du tambour, les miséreux prenaient un cheval pour porter en commun les poulets, saucisses, lards et autres nourritures séchées. Tous ces présents offerts par les villageois se nommaient « étrennes », ce qui signifiait à l’origine « cadeau de bon augure ». Grâce à leur quête, les petits et les malheureux recevaient bien sûr de quoi faire la fête, mais ils donnaient en retour une plus belle offrande encore : de la chance pour l’année à venir !
Bonne année à tous !
Texte : Marie-Odile Mergnac
(source net)