Le site de vidéos a trop tardé
Le groupe TF1 compte bien faire payer les sites de partage de vidéo, YouTube, filiale de Google, et Dailymotion. Début janvier, la chaîne de télévision a réévalué le montant des préjudices pour dommages et intérêts demandés pour contrefaçon, concurrence déloyale et parasitisme à Dailymotion qui diffuse illégalement certain de ses contenus.
TF1 demande 141 millions d’euros à YouTube (autour de 100 millions pour TF1 et TF1 Production et 40 millions pour eTF1) et près de 80 millions d’euros à Dailymotion (contre 39,7 millions jusqu’ici), soit plus de 220 millions d’euros au total. « Nous avons été conduit à actualiser nos prétentions dans ces deux dossiers, les agissements fautifs s’étant poursuivis postérieurement à la délivrance des assignations (en 2008 NDLR); la juridiction saisie ne devrait pas de prononcer avant la fin de l’année 2011″, note la société.
L’affaire, portée devant le Tribunal de Commerce, a été renvoyée devant le Tribunal de Grande Instance de Paris puis a été radiée l’an dernier, et réactivée.
Entre temps, la nouvelle direction de Dailymotion a réussi à régler de nombreux litiges avec des ayants-droits et a mis en place un filtrage sur la mise en ligne de contenus illégaux grâce, notamment, à la technologie Signature de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA). De son côté, YouTube a développé une technologie concurrente, Content ID.
Mais en janvier, quatre décisions de la cour d’appel de Paris concernant les documentaires « l’affaire Clearstream », « le génocide arménien », « les dissimulateurs », et « Mondovino » ont toutes condamné Google à verser 460000 euros de dommages-intérêts aux ayants droit pour contrefaçon.
Le tribunal a estimé que Google avait bien retiré les fichiers vidéo litigieux après avoir été averti par les ayants droits. Mais la réapparition de certains fichiers peu de temps après a valu une sanction au moteur de recherche. De même, Dailymotion a été condamné en appel, fin 2010, à verser 37 000 euros à Zadig Productions pour violation du droit d’auteur. Cette société reprochait au site de ne pas avoir empêché une nouvelle mise en ligne sans autorisation des films documentaires « Les Enfants perdus » de « Tranquility Bay » et « Une femme à abattre ».
La société française qui vient d’accueillir Orange dans son capital (49%) a estimé avoir tendu la main à TF1 à plusieurs reprises sans succès pour régler l’affaire. La solution viendra peut-être d’Orange, un annonceur de poids au sein du groupe audiovisuel. Il n’est pas certain que TF1 veuille continuer longtemps à se mettre à dos un si gros partenaire.