http://www.jardinoise.com/pages/page3.aspC'est au cours des guerres napoléoniennes que l'on commença à parler en Angleterre d'« allotments » ou terres allouées aux ouvriers. Pour les uns il fallait 2 000 m2, pour d'autres, moitié moins. Mais tout le monde était d'accord sur le rôle important des jardins. En France, loué ou cédé, le terrain attachait l'ouvrier à son usine et le maintenait loin du cabaret. S'ils revêtaient un caractère paternaliste, les jardins ouvriers ont séduit parce qu'ils correspondaient à un besoin réel.
Les premiers jardins ouvriers français furent inspirés des potagers encouragés par le médecin et pédagogue Daniel Gottlob Moritz Schreber en Allemagne. Celui-ci fonda l'association des jardins ouvriers et familiaux pour « éduquer la population » et « améliorer la santé publique ». Cette idée fit quelques émules comme l'abbé Volpette à Saint-Étienne, et madame Hervieu à Sedan.
À la fin du XIXe siècle, l'abbé Lemire, homme politique influent et prêtre du diocèse de Cambrai (le diocèse de Lille n'existait pas à cette époque), député-maire chrétien de la ville d'Hazebrouck en Flandre française (Nord), imagine les jardins ouvriers, dans le but d'améliorer la situation des familles ouvrières.
« Les jardins ouvriers professent une vocation sociale et défendent un certain ordre social : s'ils permettent aux ouvriers d'échapper à leur taudis en profitant d'un air plus respirable, ils les éloignent aussi des cabarets et encouragent les activités familiales au sein de ces espaces verts. »