Les originesLa vie des océans a intéressé dès l'Antiquité comme en témoignent les publications d'
Aristote, de
Pline l'Ancien ou d'
Élien. Il faudrait citer en particulier le poème intitulé les
Halieutiques d'
Oppien de Corycos, un auteur gréco-latin qui vivait au
IIe siècle.
L'auteur y décrit les techniques de pêche de son époque mais aussi les
espèces de poissons pêchées, d'une façon plus ou moins juste.
À la Renaissance, l'auteur le plus important est peut-être
Pierre Belon (v. 1517-1564) qui fait paraître
L'histoire
naturelle des estranges poissons marins, avec la vraie peincture et
description du daulphin, et de plusieurs autres de son espèce (1551) suivi de
La Nature et diversité des poissons, avec leurs pourtraicts représentez au plus près du naturel (1555). Sa définition du mot
poisson est très large par rapport à aujourd'hui : il y rassemble tous les
animaux marins y compris la baleine ou l'otarie, des crustacés ou des
anémones, l'hippopotame et la loutre de mer (et même le caméléon).
Pourtant, ses commentaires, souvent basés sur ses propres observations,
sont très bons et surpassent ceux de ses contemporains.
Le
XVIIe siècle est marqué par l'œuvre de
John Ray (1627-1705) et
Francis Willughby (1635-1672). Ces deux hommes se rencontrent à Cambridge et se lient
bientôt d'amitié. Ils voyagent ensemble en Europe où ils observent des
animaux dans leurs milieux. La prospection des marchés des grandes
villes leur permet de découvrir, sur les étals des pêcheurs, de
nombreuses espèces nouvelles pour eux. John Ray fait paraître en 1686
De Historia piscium à partir des notes de son ami Willughby. C'est une étape importante car
l'ouvrage augmente considérablement le nombre d'espèces connues et
surtout propose une classification pour les poissons qui sera exploitée
par
Peter Artedi (1705-1735).
Le XVIIIe siècleCe siècle est marqué par plusieurs étapes majeures. On considère souvent le comte
Luigi Ferdinando Marsigli (1658-1730) comme le fondateur de l'océanographie avec la publication en 1725 de son
Histoire physique de la mer. Celui-ci initie à l'histoire naturelle le français
Jean André Peyssonnel (1694-1759) qui va découvrir en 1726 la nature animale des coraux, mais
sa découverte est d'abord reçue avec un grand specticisme avant d'être
confirmée en 1744 par le genevois
Abraham Trembley (1710-1784). Ses
Mémoires pour servir à l'histoire d'un genre de polypes d'eau douce à bras en forme de cornes sont discutés par
René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757),
Charles Bonnet (1720-1793) et
Lazzaro Spallanzani (1729-1799) : cette controverse passionne l'Europe scientifique.
L'essor des grands voyages d'exploration au
XVIIIe siècle (voir l'article sur
ce sujet)
va entraîner de nombreuses découvertes importantes mais la vie des
océans, au-delà de la surface et des rivages, demeure en grande partie
totalement inconnue. Il faut cependant citer les travaux très importants
de
François Péron (1775-1810) sur les méduses. Péron et
Charles Alexandre Lesueur (1778-1846) reviennent de leur tour du monde de 1800 à 1804 avec plus
de 100 000 spécimens dont de nombreuses nouvelles espèces.
C'est
Peter Artedi (1705-1735) qui fournit à
Carl von Linné (1707-1778) les éléments pour sa classification des poissons.
Le siècle s'achève avec les premiers travaux de
Georges Cuvier (1769-1832) mais surtout de
Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) qui vont apporter les éclaircissements nécessaires à la bonne compréhension de la classification des invertébrés.