À la recherche de son maître :
Le chat annonce-t-il sa mort ? Là encore, des observations, il est vrai plus ou moins valables ont été faites.
On trouve mort un chat qui, le soir précédent, a réclamé avec
insistance une caresse. Ou alors, il est allé, pendant plusieurs heures,
se réfugier sous un meuble, se cacher à la cave ou au fond du jardin.
Le philosophe russe Nicolas Berdiaeff raconte que son chat Mourry,
sentant sa fin proche, se traîna dans la chambre d'une personne
elle-même très gravement malade, sauta sur son lit et mourut quelques
instant plus tard.
Le chat ressentirait aussi la mort prochaine d'un être humain. Dans les
hôpitaux, on assure que les chats vont sur les lits des malades qui
succomberont le lendemain. Récemment, à Paris, un chat dont le maître
était à l'hôpital se mit à hurler et à s'agiter vers 3 heures du matin.
Or son maître mourrait au même moment... Il refusa obstinément, par la
suite, d'entrer dans la chambre qu'il occupait.
Il y a quelques années la presse a abondamment parlé d'un chat qui ne
voulait plus quitter la tombe de son maître au cimetère de Thouars dans
les Deux-Sèvres.
Dans le comportement du chat qui vit dans un univers complètement
différent du nôtre, il nous reste encore à résoudre bien des mystères.
Pour le
chat, le premier phénomène qui, de ce point de vue vient à l'esprit, est le retour au maître.
Périodiquement, la grande presse nous rapporte l'étonnante aventure d'un
chat qui a -ou qui aurait- parcouru des centaines de kilomètres pour
retrouver son maître.
Les exemples foisonnent :
* En avril 1977, un chat nommé Pompon
réapparaît chez ses maîtres à Fontainebleau. Il était parti,
semble-t-il, de Sanary, dans le Var, à plus de 900 kilomètres, deux ans
plus tôt.
* En 1978, Minouche s'échappe de la
voiture de ses maîtres, près de Vierzon. Onze mois plus tard, il arrive
au domicile de ceux-ci, à Dôle qui se trouve à plus de 400 kilomètres
de distance. Il est amaigri et ses griffes sont usées.
* En Australie, un chat aurait parcouru
2400 kilomètres pour retrouver la maison de ses maîtres : ceux-ci
l'avait perdu alors qu'ils campaient. "Il était afreusement maigre et
sentait très mauvais. Lorsque je l'appelais par son nom, ses yeux
s'éclairèrent et il se mit à ronronner", raconte le maître. Ces faits
sont d'autant plus remarquables que le chat n'est guère amateur de
longues marches.
* Avec Sugar, nous allons encore
davantage nous enfoncer dans le mystère. Son histoire est restée
célèbre. Ce Persan vivait en Californie avec ses maîtres, lesquels
déménagèrent pour l'Oklahoma. Après plusieurs heures de route, ils
s'aperçurent qu'il avait disparu de l'arrière de la voiture; il avait
sauté par la vitre ouverte. La famille ne sachant à quel endroit il
s'était échappé, continua sa route et atteignit l'Oklahoma. Quatorze
mois plus tard, alors qu'ils se trouvent chez eux, les anciens
propriétaires de Sugar ont la stupéfaction de le voir entrer par la
fenêtre de la cuisine. Il saute alors sur l'épaule de sa maîtresse qui
le reconnaît catégoriquement. Aucun doute n'est possible : l'animal qui
vient de réapparaître a bien à l'articulation de la hanche une
excroissance osseuse qui identifie Sugar. Celui-ci, en dépit de longueur
du tajet accompli (environ 2500 kilomètres) est apparamment en bon
état.
* Dans le livre de Jean Prieur,
L'Ame des animaux (Laffont, 1986), l'auteur cite l'étonnante aventure d'Amado. Certes,
cette chatte ne parcourut que 25 kilomètres... Un tel exploit n'en
paraîtra pas moins extraordinaire lorsqu'on saura qu'Amado était
aveugle. Elle appartenait à une vieille fermière de Provence qui,
croyant sa fin arrivée, la confia à une amie qui habitait à 25
kilomètres de distance, sur l'autre rive du Rhône. Une quinzaine de
jours plus tard, l'ancienne maîtresse d'Amado entend des gémissement
devant sa porte. Elle ouvre et reconnaît sa chatte, en pîteux état, très
amaigrie, crottée, les pattes en sang. Comment cette chatte aveugle
avait-elle pu retrouver son chemin? D'autant qu'à cet endroit, sur 20
kilomètres du Rhône, il n'existe qu'un seul pont.
Il faut admettre que le retour au maître est bien une réalité. Le cas le
plus fréquent est celui où le chat retrouve son maître dans un lieu où
il a déjà été, par exemple son ancien domicile. On peut alors avancer un
début d'explication. Le chat veut retrouver ses propriétaires. Il est
poussé par la faim, par l'inquiétude et surtout, par l'attachement qu'il
leur manifeste. Ensuite, grâce à un procédé mystérieux, il trouve la
direction approximative qu'il doit emprunter.
Dès lors, il utilise semble t-il la méthode des essais et des erreurs :
il progresse à l'aide de relais visuels, olfactifs, acoustiques ou
autres. Il recherche un bruit connu (carillon d'une cloche par exemple),
les odeurs familières, les chemins qu'il a déjà pris. Autrement dit, il
fait jouer sa mémoire associative. De repère en indice, revenant s'il
le faut , sur ses pas, il finit par arriver au but... si, du moins,
celui-ci n'est pas trop éloigné. Si la distance est plus importante, on
ne comprend pas. Et l'on comprend encore moins si le chat, tel Sugar,
rejoint son maître en un lieu où il n'a jamais été.
Chats-médiums :
C'est alors que d'audacieuses explications
sont proposées, que l'on imagine un sens inconnu, le "psi rampant".
Certains n'ont pas craint de parler de chats-médiums. Il faut
reconnaître que bien des ondes que nous utilisons aujourd'hui étaient
inconnues de nos ancêtres. Swedenborg (1688 - 1772) le théosophe suédois
disait que les animaux étaient des "boussoles vivantes", gouvernées par
"des sphères absolument inconnues de l'homme".
N'existerait-il pas une télépathie entre le chat et son maître, ou bien
entre le chat et certaines personnes qui, involontairement, guideraient
le chat perdu en émettant des vibrations qu'il percevrait ? Les anciens
Egyptiens croyaient déjà en une telle télépathie. On lit sur un papyrus
découvert à Saqqarah :
"Lorsque tu penses, il [le chat]
t'entend même si tes lèvres ne bougent point et si ta bouche ne prononce aucun mot. Il lit en toi avec le regard des dieux". Au Moyen Age, les sorcières sont accusées de communiquer par télépathie avec leurs chats.
Certains chercheurs modernes ont essayé de prouver la réalité de la
télépathie entre l'homme et l'animal. Le Docteur Karlis Osis, de la
Société américaine de recherche psychique, estime avoir montré qu'un
chat peut être influencé par télépathie. Voici sa méthode : un chat doit
choisir entre deux coupelles de nourriture placées aux extrémités d'une
boîte en forme de
T; l'observateur essaie, par tranmission de
pensée, de faire choisir au chat une coupelle plutôt que l'autre, et il y
réussit dans la plupart des cas. Un certain degré de transmission de
pensée entre l'homme et le chat s'est donc dégagé de cette expérience.
Pour sa part, un chercheur allemand, H. Schmidt, a imaginé un dispositif
susceptible de mettre en évidence l'existence d'une certaine
psychokinèse chez les animaux. Il faut rappeler que la psychokinèse est
l'action du cerveau sur la matière.
Ce dispositif est contitué par un "générateur de hasard" qui envoie, au
hasard, du courant dans l'une ou l'autre de deux lampes à infrarouge,
sans que que l'on puisse prévoir celle qui s'allumera. Au total, sur un
certain temps, elle s'allument un même nombre de fois.
L'une de ces lampes est placée dans une enceinte où il ne fait pas
spécialement chaud, et on y introduit un chat (cette expérience n'est
pas cruelle). Le générateur va alors se détraquer. La lampe située dans
l'enceinte où se trouve le chat s'allume plus souvent que l'autre, comme
si le psychisme de l'animal -son désir de chaleur- avait une influence
sur le fonctionnement du générateur
Dès que le chat est enlevé de l'enceinte, tout redevient normal : les
deux lampes s'allument de nouveau au même rythme. Les pouvoirs du chat
diminuent au bout de six jours. On a donné à ses étranges capacités le
nom d'effet Schmidt.
MONSIEUR MÉTÉO ou la Météorologie féline :
Les gens qui ne connaissent rien aux chats
savent que l'animal qui passe sa patte derrière l'oreille annonce la
pluie! Une croyance qui cache une réalité : le chat est réellement doué
pour prévoir divers phénomènes naturels...
Il est bon de dire que la grenouille est l'animal de prédilection des
météorologues. Mais le chat ne se contente pas de grimper ou de
descendre d'une petite échelle quand la pression atmosphérique se
modifie. Aux dires de ceux qui l'ont observé au cours des siècles
passées, il possède tout une gamme de postures qui permettent de
déterminer le temps qu'il fera.
S'il ronronne, se frotte le museau, fait de tous petits yeux, il va faire beau temps
S'il est nerveux, le vent approche
S'il éternue, c'est signe de pluie
S'il s'approche de la cheminée, il annonce le mauvais temps et pour peu qu'il présente son postérieur au foyer, gare à la neige
Si un chat fait sa toilette et qu'il passe la patte sur son oreille, c'est que la pluie est proche ou alors la tempête, du moins, en principe, bien sûr.
Avant un coup de vent, le chat devient nerveux, parce
que alors pense-t-on la fourrure de l'animal se charge en électricité
pendant qu'il court : les petites décharges qui se produisent quand il
touche un objet ont pour effet de l'exciter. En même temps, il fait ses
griffes sur les tissus, grimpe aux rideaux. Encore mieux, lorsqu'il
gratte le plancher, il fixe la direction du vent.
On peut dire que nos ancêtres ne manquaient pas d'imagination, et qu'ils
devaient passer des heures à regarder leurs chats changer de position
au gré des variations climatiques. Il y a bien sûr une bonne dose de
fantaisie là-dedans, qui côtoie la logique : il semble évident que le
chat se rapproche d'une source de chaleur quand le température de la
pièce refroidit ! Mais que penser de cette patte derrière l'oreille
annonçant la pluie, quand on sait que notre ami inclut presque
systématiquement ce geste dans sa toilette ? Bien sûr, nous habitons un
pays où il pleut souvent!
Plus étonnante est la faculté du chat de pressentir des phénomènes
violents, comme l'orage, le cyclone, la tempête, le tremblement de terre
ou l'éruption volcanique. Les scientifiques reconnaissent, dans ce
domaine, l'authenticité des témoignages recueillis, tout en avouant ne
pas encore posséder les clés de ces prémonitions félines.
Les chats, de part leur grande sensibilité à l'augmentation de la charge
d'électricité statique, aux variations brusques du champ magnétique, à
l'accroissement des vibrations du sol, sont vraisemblablement capable de
détecter, bien avant nous, certaines catastrophes naturelles. On a vu
détaler des chats hors de maisons dans les minutes qui précédaient un
tremblement de terre, d'autres miauler pour rentrer avant qu'un seul
nuage annonce un violent orage. Sans doute gagnerions-nous à être plus à
l'écoute de ce que les chats ont à nous dire. Mais je suis bien certain
que vous le faites déjà!
Il y a à prendre et à laisser dans cette météorologie féline. Mais il
faut dire qu'elle a le mérite d'exister et d'être pittoresque.
La fin programmée ou le temps de la mort :