Le palais Bénédictine est un édifice mêlant les styles néo-gothique et néo-renaissance, construit à la fin du xixe siècle à Fécamp pour Alexandre-Prosper Le Grand, négociant en spiritueux et qui a fait fortune en produisant et commercialisant la liqueur Bénédictine.
L'édifice a été construit sur les plans de l'architecte Camille Albert (1852-1942), par le constructeur Ernest Baron avec des matériaux et des techniques locales. Il contient un musée présentant diverses collections (ivoires ouvragés, pièces de monnaie, serrures, tableaux religieux anciens…), mais aussi la distillerie proprement dite, ainsi que ses caves.
Selon la légende maison, un élixir de santé aurait été mis au point par un moine vénitien, dom Bernardo Vincelli à l'abbaye de Fécamp en 1510. Alchimiste et herboriste, il aurait distillé quelques une des plantes médicinales qu'il trouvait en abondance sur le plateau cauchois. Le breuvage aurait été très apprécié par le roi François Ier. Au fil des ans, la recette initiale aurait été perdue, puis retrouvée en 1863 par le négociant en vin, Alexandre Le Grand.
Historiquement, il n'existe aucune trace monastique de l'existence d'un moine dénommé Bernardo Vincelli1, ni du fait que François Ier ait apprécié un élixir provenant de l'abbaye de Fécamp. En réalité, il semble qu'Alexandre Le Grand ait concocté lui-même la liqueur, aidé d'un pharmacien2, à partir de vieilles recettes médicinales qu'il possédait dans un livre, ayant appartenu à l'abbaye. Alexandre Le Grand entreprit la création d'un nouveau « élixir de santé » qu’il baptise « Bénédictine ».
La Bénédictine est composée à partir de 27 épices orientales et de plantes locales où entrent l’angélique, l’hysope, le genièvre, la myrrhe, le safran, le macis, la fleur de sapin, l’aloès, l’arnica, la mélisse, le thé, le thym, la coriandre, la girofle, le citron, la vanille, le zeste d’orange, le miel, les baies rouges, la cannelle et la noix de muscade
Alexandre Legrand se lance dans sa fabrication industrielle en construisant un « palais-usine » de style néo-gothique et néo-Renaissance, œuvre de l'architecte Camille Albert, le Palais Bénédictine.
Le succès immédiat de la Bénédictine, dont la production atteint près de 150 000 bouteilles par an, dès 1873, oblige son créateur à lutter contre les contrefaçons de son produit. Chaque bouteille de Bénédictine est munie d’un bouchon portant l’inscription : « Véritable Bénédictine » tout autour, avec en dessous le sigle D.O.M. (Deo Optimo Maximo, latin pour : « À Dieu, le meilleur, le plus grand »), et une large ligature de plomb autour du col des bouteilles avec l’inscription : « Véritable † Bénédictine ».
La recette actuelle est toujours tenue secrète et il en existe trois exemplaires tenus cachés en trois endroits différents de la planète. Les alambics de cuivre sont ceux d'origine du temps d'Alexandre Legrand. Le moelleux du produit fini nécessite plusieurs processus de distillation et environ deux ans de vieillissement en fût de chêne.
Ses plus gros consommateurs sont les États-Unis, la Malaisie et Singapour.