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 Bourreau

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emeraude
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emeraude

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MessageSujet: Bourreau    Bourreau  EmptySam 27 Oct 2012 - 16:05

Bourreau : un des célèbres
Sanson évoque cette profession
longtemps tenue en marge
(D’après « Le Petit Journal. Supplément illustré », paru en 1909)


1909 : après plus de trois ans d’inaction, la guillotine vient de trancher, devant plus de 10 000 spectateurs déchaînés, quatre têtes, celles des grandes figures de la « bande Pollet », ayant sévi entre 1898 et 1906. L’occasion pour Ernest Laut, rédacteur du Petit Journal, d’apporter un éclairage singulier sur la profession de bourreau, en évoquant une rencontre entre Vidocq et le bourreau Henry Sanson, fils de celui-là même qui assista aux derniers instants de Louis XVI
D’une voix unanime, les populations septentrionales réclamaient que justice fût faite des crimes commis par Pollet et ses lieutenants. Le souvenir du drame affreux des Violaines – les époux Lecocq, âgés de 81 et 79 ans, ainsi que leur fille de 55 ans, sont sauvagement assassinés le 20 janvier 1906 – et de la terreur répandue sur tout le pays par ces redoutables bandits avait rendu implacables les moins sanguinaires. Des habitants de Béthune disaient : « Si on avait gracié Pollet, il y aurait eu une émeute. »


Abel Pollet, chef de la « Bande Pollet »
Toute cette région avait vécu si longtemps sous l’étreinte d’un cauchemar, que l’arrestation et la condamnation des meurtriers ne suffisaient plus à ses habitants. Ils voulaient être sûrs que les peines seraient exécutées et que l’exemple du dernier supplice infligé aux assassins assurerait désormais quelque quiétude et quelque sécurité à leur pays troublé – la bande Pollet, dirigée par les frères Pollet et comprenant une trentaine de personnes, avait commis plus d’une centaine de vols et agressions à main armée, sept tentatives d’assassinats et tué six personnes, opérant principalement dans le Nord-Pas-de-Calais et en Belgique.
Aussi l’annonce de l’exécution des quatre condamnés fut-elle reçue par les populations septentrionales comme une délivrance. On vit cette chose invraisemblable, inouïe : le bourreau, accueilli par des acclamations, et l’on entendit les cris de : « Vive Deibler ! Vive notre libérateur ! » La conscience populaire, exaspérée par tant de crimes et par tant d’hésitations et de lenteurs dans la répression, en était arrivée à cet égarement (plus de dix mille spectateurs étaient rassemblés pour assister à l’exécution , le bourreau Anatole Deibler étant à l’œuvre).

Certes, nous sommes loin du temps où le préjugé populaire tenait le bourreau en marge de la société ; mais, pour la dignité même de la justice et de la peine capitale, il n’est point souhaitable que sa présence en nos villes de province soulève des manifestations d’aucune sorte. Autrefois, on fuyait l’exécuteur des hautes œuvres ; à présent, on le suit, on l’applaudit, on se précipite pour lui serrer la main. Or, on devrait comprendre qu’il ne mérite ni cet excès d’honneur, ni cette indignité.

C’est un fonctionnaire qui accomplit une fonction sociale, pas autre chose, et qui ne devrait soulever sur son passage ni marques d’approbation, ni témoignages de mépris. Il faut espérer que le Parlement, en prenant au plus tôt la décision de supprimer la publicité des exécutions capitales, empêchera désormais, et du même coup, le retour de ces manifestations fâcheuses pour le respect de la justice.

Jusqu’à l’aube révolutionnaire, le bourreau fut réprouvé. On le considérait comme infâme. Il n’inspirait qu’effroi et horreur. La Révolution, en abattant les préjugés, commença la réhabilitation du bourreau. Détail piquant : c’est dans la même séance, celle du 22 décembre 1789, où les droits du citoyen furent accordés aux comédiens, qu’ils le furent également aux exécuteurs des hautes œuvres. Et c’est sur la proposition d’un noble, le comte de Clermont-Tonnerre, que fut prise cette double décision.

« Les professions, disait le comte de Clermont-Tonnerre, sont nuisibles ou ne le sont pas. Si elles le sont, c’est un délit habituel que la justice doit réprimer. Si elles ne le sont pas, la loi doit être conforme à la justice qui est la source de la loi. Elle doit tendre à corriger les abus, et non abattre l’arbre qu’il faut redresser ou corriger ». Puis, parlant de ces deux professions « que la loi met sur le même rang », il demandait la réhabilitation du bourreau et celle du comédien :

« Pour le bourreau, disait-il, il ne s’agit que de combattre le préjugé... Tout ce que la loi ordonne est bon ; elle ordonne la mort d’un criminel, l’exécuteur ne fait qu’obéir à la loi ; il est absurde que la loi dise à un homme : Fais cela, et, si tu le fais, tu seras coupable d’infamie. »

La majorité de l’Assemblée partagea cette opinion. Un décret, rendu en faveur des exécuteurs des hautes œuvres, fit défense de les désigner dorénavant sous le nom de « bourreau ». Quelqu’un proposa même de leur décerner le titre de « vengeur national ». Un autre représentant, Matton de la Varenne, s’écriait : « Que deviendrait la société, de quelle utilité seraient les jugements rendus pour venger les outrages faits à la loi en la personne des citoyens qu’elle protège ?... Si la punition du coupable est déshonorante, pour celui qui la lui fait subir, les magistrats qui ont instruit le procès de l’accusé et prononcé la peine, le greffier qui a rédigé le jugement, le rapporteur et le lieutenant criminel qui le font exécuter sous leurs yeux, ne doivent-ils pas avoir leur part de déshonneur ?... Pourquoi celui qui met la dernière main au supplice serait-il avili par des fonctions qui ne sont, en quelque sorte, que le complément de celles des magistrats et qui poursuivent le même but ? »

Ce raisonnement convainquit l’Assemblée. L’exécuteur des hautes œuvres fut admis à tous les avantages civiques. On décida même qu’il pourrait briguer le grade d’officier aux armées. Et l’on vit, quelques mois plus tard, Lequinio, représentant du peuple en mission, embrasser publiquement le bourreau de Rochefort, après l’avoir invité à dîner et placé à sa table entre deux de ses collègues, Guesno et Topsent.

Mais les décrets et les lois ne suffisent pas toujours à réformer les mœurs et à briser les vieux préjugés. En dépit des décisions de la Convention, la profession de bourreau demeura longtemps l’objet du mépris et de l’horreur parmi les classes populaires. Charles-Henri Sanson, l’exécuteur des hautes œuvres de la Révolution, ne songea jamais à réclamer les prérogatives que les décrets de la Convention lui avait accordées. Il vivait caché, au sein de sa famille, souhaitant seulement que nul ne s’occupât de lui, et ne se montrant en public que pour accomplir les devoirs de sa charge.

Il n’avait qu’un ami, Lays, le célèbre chanteur de l’Opéra, qui venait le voir chez lui, en cachette. Or, un jour, quelqu’un aperçut Lays sortant de la maison du bourreau et rapporta la chose à l’Opéra. Le lendemain, plus personne, dans le théâtre, ne voulait serrer la main de l’artiste. Les comédiens, naguère victimes d’un préjugé pareil, n’étaient pas les moins impitoyables pour le bourreau.

Bourreau  Abel-p10

pollet


Cependant, le fils de Sanson, Henry Sanson, qui devait succéder à son père, avait été nommé capitaine d’artillerie par sa section, en 1794. « J’aurais pu, disait-il plus tard, faire un beau chemin. » Mais son père, sur le point de se retirer et de lui céder sa fonction, lui conseilla de rendre son grade : « Vois-tu, mon garçon, lui dit-il, les préjugés du monde contre nous t’empêcheront toujours d’avancer et même, peut-être, de rester capitaine. »
Cet Henry Sanson, cependant, était un esprit très fin, un véritable artiste, musicien et lettré. Cela n’empêcha pas qu’il vécut caché comme avait vécu son père. De temps à autre seulement il prenait part à un dîner où se trouvait l’élite du Paris artiste et intellectuel de la Restauration. C’était chez le sociologue Benjamin Appert, le célèbre bienfaiteur des prisonniers.

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Guillotine au XIXe siècle
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  EmptySam 27 Oct 2012 - 16:27

Bourreau  2895337923 Bourreau  2895337923 .... Bourreau  2590272924 merci Emeraude Bourreau  2590272924
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  EmptySam 27 Oct 2012 - 19:51

C'est du beau travail, Emeraude........merci ! : Envoie bisous
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  EmptySam 27 Oct 2012 - 20:03

Bourreau  2590272924 merci emeraude Bourreau  4138671871
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  EmptyDim 28 Oct 2012 - 12:16

Moi aussi j'suis un bourreau.................................................................des coeurs :rire narquois
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  EmptyDim 28 Oct 2012 - 13:56

Bourreau  1650815559
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  EmptyDim 28 Oct 2012 - 20:41


un bourreau des coeurs papou ou de travail

les deux peut-être !!!!


Je sors
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  EmptyDim 28 Oct 2012 - 20:58

Bourreau  163601
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MessageSujet: Re: Bourreau    Bourreau  Empty

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