GANNES
Enquêteurs du paranormal
Loin des clichés mystiques, les membres de Spectre enquêtent sur tous
types de phénomènes paranormaux avec des méthodes scientifiques.
Une petite pancarte orne le portail de la jolie maison en brique rouge
située à l'entrée de Gannes. «Spectre», peut-on y lire. Il s'agit du
siège de l'association, spécialisée dans l'étude des phénomènes
paranormaux. Roxane et Florian y ont emménagé il y a trois ans, en
provenance de la région parisienne. Depuis, ils y accueillent
régulièrement les membres de Spectre, pour se livrer à leur passion.
Maisons hantées, apparitions, Ovnis. Rien n'échappe à leur champ de compétences. «
Chacun d'entre nous a fait l'expérience, à un moment de sa vie, d'un phénomène paranormal», explique Roxane, la fondatrice de Spectre. Elle-même se définit comme «
sensible » et occultiste. «
À
nos enquêtes, j'apporte mes capacités en terme de perception, et mon
savoir, l'ensemble des connaissances que j'ai accumulé sur les
phénomènes paranormaux.»
Toujours chercher une explication rationnelleElle semble aussi être le moteur du groupe. Le profil des autres membres est aussi divers que varié. «
C'est tout simplement indispensable pour réussir à prendre du recul, à analyser correctement les choses.» Florian, par exemple, est ingénieur informatique, et gère la partie technique. Melina, elle, a un emploi administratif. «
Dans Spectre, je fais office d'enquêtrice, j'écoute, j'analyse les données...»
Comme Monia, sa sœur, archiviste du groupe et membre de l'éducation
national, Patrice, militaire, et les autres membres, elle est animée par
une insatiable envie de savoir, de comprendre.
Attention, Spectre se trouve bien loin des habituels clichés. Le
paranormal, tous y croient. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils le
voient partout. «
Nous commençons toujours par chercher une explication rationnelle et, très souvent, nous en trouvons une, explique Florian.
Ce n'est qu'après avoir éliminé toutes les hypothèses - ce qui prend un
temps considérable - que nous concluons que nous avons affaire à un
"phénomène".» Et là encore, les avis peuvent diverger au sein du groupe.
Loin d'eux, également, l'idée de tomber dans le spectaculaire. «
95% du temps, les manifestations ne sont pas décelables par nos sens, poursuit Florian.
Ce n'est qu'après, lorsque nous écoutons les enregistrements, qu'un son ou une image apparaît.»
Pour réduire au maximum les erreurs d'interprétation, toute l'équipe
travaille avec une méthode bien précise élaborée par Jean, membre du
noyau dur de l'association et ancien détective privé. «
Grâce à lui, nous avons pu mettre en place des protocoles précis qui réduisent les marges d'erreur, indique Roxane.
C'est un vrai atout.»
Des enquêtes minutieusesConcrètement, comment cela se passe? «
Nous sommes contactés par une personne, souvent effrayée, qui a constaté des phénomènes dans sa maison, détaille la fondatrice de Spectre.
Commence alors la pré-enquête, qui dure plusieurs semaines.»
Interview, étude des anciennes cartes, de la géographie et de la géologie des lieux. «
Une fois que tout est prêt, nous nous rendons sur place, de nuit, et nous installons tout notre matériel.» Caméras, enregistreurs audios, détecteurs de champ magnétique, appareils photo... «
Nous restons quatre à six heures.»
Place, ensuite, à l'étude des dizaines d'heures d'enregistrement. En
cas de «phénomène» avéré, c'est en général sous la forme d'un son de
quelques secondes, une phrase, un mot, ou d'une simple image qu'il
apparaît.
D'autre fois, le résultat est plus impressionnant. «
Lors d'une enquête, nous avons été agressés par une entité, qui se rapprochait de nous en hurlant, menaçante, confient Roxane et Florian.
Là, pas d'hésitation, nous avons couru!»
JULIEN BARBARE
Le 17.09.2012