Pourquoi tant d’erreurs
Combien de fois avez-vous été surpris, en passant à la caisse de votre supermarché, en voyant le prix inattendu d’un produit dont vous aviez pourtant bien regardé l’étiquette ? Et bien sûr, la plupart du temps, le prix qu’on vous demande de payer est supérieur à celui qui était affiché en rayon…
Les plaintes de clients à ce propos continuent à affluer, malgré l’expansion des étiquettes informatisées censées harmoniser le prix entre rayon et caisse. Les inspecteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont voulu mesurer l’ampleur de ce phénomène.
Des erreurs plus souvent défavorables au client
Ils se sont ainsi rendus, l’an dernier, dans 1 269 établissements pour vérifier 68 593 articles. Verdict : plus de la moitié des grandes surfaces facturent au moins un prix différent du prix affiché, et cela touche en moyenne 7 % des produits. En outre, les erreurs sont défavorables aux clients dans six cas sur dix, ce qui est nouveau par rapport à la précédente enquête de 2008.
Les grandes surfaces n’ont donc pas progressé d’un iota : lors d’une enquête sur le sujet publiée en 2004, 60 Millions de consommateurs avait constaté que ces anomalies touchaient plus fréquemment les produits en promotion (télécharger l’article en PDF). Les professionnels expliquent que le risque a grandi en proportion du nombre plus important de mises à jour des prix. Pas de quoi, pourtant, justifier une telle fréquence d’erreurs.
Vérifiez systématiquement votre ticket de caisse
Mauvaise organisation, manque de personnel, négligence… les magasins fautifs sont en général mal dirigés. C’est pourquoi la fastidieuse vérification du ticket de caisse est bien utile pour ne pas se faire gruger insidieusement. En cas d’erreur, la caisse centrale doit reverser le trop-perçu, accompagné d’un geste commercial.
Sinon, n’hésitez pas à contacter l’administration chargée de la protection des populations (DDPP ou DDCSPP) du lieu du magasin, prompte à dresser un procès-verbal dans cette situation.
Lionel Maugain
Étiquettes informatisées : un système loin d’être au point
Malgré le développement des étiquettes électroniques, les écarts de prix persistent entre ce qui est affiché en rayon et ce qui est scanné en caisse. Pourtant, l’affichage numérique aurait dû réduire les erreurs à zéro, puisque le prix change simultanément en rayon et à la caisse.
Mais la réalité est moins simple. C’est un équipement à infrarouge, installé dans les plafonds, qui « bombarde » les linéaires lorsque le prix doit évoluer. Or, les ondes sont stoppées par les objets qui s’interposent parfois entre l’émetteur et l’étiquette – cartons, palettes, etc. D’où la persistance de différences entre les rayonnages et les caisses, même avec les étiquettes informatisées.
info 60 milliond consomateur