Acteur français né le 25 juillet 1920 à Bourgueil. Très jeune, Jean Carmet interrompt ses études et monte à Paris où il débute comme figurant au Châtelet, puis à l'Opéra. Par la suite, il entre comme régisseur stagiaire aux Mathurins chez Marcel Herrand. Parallèlement à sa carrière théâtrale, il fait de la figuration au cinéma notamment dans LES ENFANTS DU PARADIS de Marcel Carné. Après avoir fait partie de la troupe des "Branquignols" de Robert Dhéry, Jean Carmet se partage entre de longues séries d'émissions à la radio, des disques avec des monologues poétiques, et beaucoup de films et de courts métrages notamment : ON DEMANDE UN BANDIT (1950), ROULONS (1951). Avec les années 1960 le personnage de Jean Carmet se modifie. A la silhouette du gros garçon bonasse se substitue un monsieur-tout-le-monde inquiétant ou cocasse, prélude aux grands rôles de la maturité.
Il choisit avec soin ses films et ses rôles et, surtout les équipiers avec qui il travaille. Il poursuit son chemin avec ses amis Robert Dhéry, Yves Robert, Pierre Richard et Michel Audiard mais il a aussi le plaisir de tourner les premiers films de Joël Santoni, de Michel Berny et de Pascal Thomas. Les silhouettes qu'il a pu rendre populaires au cinéma, au théâtre, à la radio disparaissent pour faire place à des personnages plus complexes; ceux de LA RUPTURE de Chabrol, ou de DUPONT LA JOIE de Boisset. " Je suis un acteur de composition, obligé parfois de prendre des risques pour ne pas m'abandonner à la mollesse. Peut-être que j'aurais pu faire une carrière apparemment plus harmonieuse, mais je préfère mes risques. "(" Première " n°119).
Et il est vrai que depuis son rôle de raciste et de violeur dans DUPONT LA JOIE (Yves Boisset, 1974), Jean Carmet n'hésite plus à incarner des personnages de plus en plus marginaux, grotesques souvent, odieux parfois. Pitoyables aussi comme ce sergent Bosselet, dans LA VICTOIRE EN CHANTANT, ou Baptiste Nozière, de père veule et lubrique de VIOLETTE NOZIÈRE. En revanche, l'assassin de BUFFET FROID, le journaliste de LA BANQUIÈRE ou le paysan de CANICULE, entre autres, sont des " méchants " au sens strict, mais : "Dans le fond, pour véhiculer certains méchants, ou pour les rendre plausibles à l'oeil, il faut peut-être déployer plus de charme et d'humanité. " (" Première ", ibid).
Par contre les rôles comiques sont de plus en plus rares -et complexes d'ailleurs, tel le vétérinaire des FUGITIFS - alors qu'apparaissent d'émouvants personnages d'amoureux, le François Dupuis d'IL Y A LONGTEMPS QUE JE T'AIME, toujours épris de sa femme après vingt ans de mariage ou MISS MONA, travesti ridicule que l'amour d'un homme transfigure. Depuis 1978, J. Carmet a multiplié ses participations à des téléfilms : "La stratégie du serpent " (Yves Boisset, 1979), " Trois morts à zéro" (Jacques Renard, 1981), "L'été 36" (Yves Robert, 1986), " Les étonnements d'un couple moderne " (Pierre Boutron, 1986), parmi d'autres. Revenu sur les planches, en 1984, il joue au Théâtre de l'Odéon, dans le " Ionesco " mis en scène par Planchon. Il a reçu le César du second rôle masculin en 1983 pour LES MISERABLES de Robert Hossein, et en 1992 pour MERCI LA VIE de Bertrand Blier. Jean Carmet est décédé le 20 avril 1994 à Sèvres dans les Hauts de Seine.
Extrait : Un chien dans un jeu de quilles
Dernière édition par Chantal le Mar 21 Aoû 2012 - 21:46, édité 2 fois (Raison : suppression de center)