– La larve de la cigale, après plusieurs années passées sous terre, grimpe sur un support et s'y fixe solidement. Peu après, son dos se déchire et la cigale naissante en sort péniblement. Elle est verte (comme sur cette photo envoyée par Henri Millet) et ressemble aux feuilles des arbres pour mieux déjouer ses prédateurs. Après quelques heures de séchage, elle passera au brun et s'envolera vers le soleil pour quelques semaines seulement.
– Toutes les cigales meurent avant la froide saison. Personne n'a jamais vu ni entendu une cigale chanter en hiver. Seuls subsistent par endroits leurs exuvies, sorte de vieille mue accrochée aux arbres.
– C'est aussi le seul insecte à avoir les ailes en forme de «toit»au repos.
– Ces insectes – larves ou adultes – se nourrissent exclusivement de sève ; de sève d'arbres, de végétaux ou de racines ; de rien d'autre. À l'état larvaire ou adulte, elles disposent d'une trompe ou rostre. C’est une sorte de seringue effilée très dure, qu'elles plantent dans diverses racines ou végétaux, pour se délecter de leur sève. Ainsi se nourrissent les cigales... et bien entendu, ni mouche ni vermisseau... comme monsieur de La Fontaine a bien voulu nous faire avaler dans sa fable «La cigale et la fourmi»! La bouche d'une cigale ressemble aux pailles pour boire du soda, une grosse paille, dure comme une seringue, faisant partie du visage.
– Il est intéressant de préciser que de tous les insectes piqueurs-suceurs existant de par le monde, la cigale est la seule à ne pas occasionner de dommages à la plante piquée !
– Chaque femelle pond jusqu'à 400 œufs dans des brindilles de toutes sortes. Elle dispose pour cela d'une tarière, sorte d’aiguille creuse – comme une seringue – destinée à pondre ou à injecter sa descendance à l'intérieur de rameaux divers.
– Les bébés cigales ne naissent ni dans les choux ni dans des balluchons rouges à pois blancs, portés par d'infatigables cigognes. Non ! elles naissent plutôt à l'intérieur de brindilles et de rameaux en tous genres
– Aucune femelle ne chante... mais ont de bonnes oreilles pour se laisser attendrir par les mâles qui eux, s'en donnent à cœur joie.
– Le chant est l'apanage exclusif du mâle. On le reconnaît facilement à ses deux étouffoirs, comme deux grosses écailles disposées de part et d'autres sous son ventre que la cigale femelle ne possède pas.
– On dit que la cigale (mâle) cymbalise, craquette ou stridule.
– Le système du chant de la cigale pourrait grossièrement se comparer au couvercle d'une boîte de conserve qui serait légèrement bombé. En appuyant dessus, il se produira un son sec et claquant quand la tôle passera du concave au convexe. Les mâles possèdent un «instrument» un peu similaire, et tirent sur ce «couvercle» à l'aide de plusieurs muscles... jusqu'à 900 fois par seconde.
– Le ventre des mâles est vide, comme l'intérieur d'une guitare... pour mieux servir de caisse de résonance. A contre jour, on peut voir le soleil à travers son ventre.
– En dessous d'environ vingt-deux degrés, leurs cymbales (le couvercle de la boîte de conserve) perdent de leur souplesse. C'est pourquoi, les cigales sont muettes quand il pleut ou quand le temps se rafraîchit.
– De moins en moins de cigales chantent dans le midi de la France. Les responsables : la pollution des terres ; le défrichage des garrigues dû aux plantations de vignes ; les incendies criminels...