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Dans l'apparition de troubles visuels, l'écran d'ordinateur apparaît comme le coupable idéal. En effet, tous les indices semblent pointer vers lui : durée d'exposition importante, mobilisation visuelle intensive, tâches requérant attention et concentration, etc. Et pourtant, comme dans de nombreux cas, le coupable n'est pas forcément celui que l'on croit et il est facile d'accuser le premier venu.
Les personnes souffrant de troubles visuels doivent ménager leurs yeux devant l'ordinateur.
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"Le travail sur écran ne provoque pas de pathologies visuelles, simplement quelques troubles"
Francois Cail, chercheur au sein du département "Hommes et travail" à l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité) depuis plus de 25 ans, disculpe, en partie, le grand méchant écran : "Jusqu'à présent le travail sur écran n'a jamais entraîné de pathologie visuelle.
Par contre, à partir d'une certaine durée d'exposition (plus de 4 heures), il est possible qu'apparaissent différents symptômes : yeux qui picotent, rougissent, pleurent et, parfois, un mal de crâne y est associé. On parle dans ces cas de fatigue visuelle. Elle est réversible avec juste un peu de repos. La fatigue visuelle n'est pas le principal problème lié au travail sur poste informatique."
Assez de finir la journée avec des yeux tout rouges qui vous donnent l'impression d'avoir plongé yeux grands ouverts dans une piscine surdosée en chlore ? Pour y remédier, plusieurs petits conseils très simples à mettre en œuvre :
» Hauteur écran : le haut de l'écran doit être à la hauteur des yeux lorsque l'utilisateur est assis le dos droit, ni plus bas, ni plus haut. Petite exception : le moniteur doit être un peu plus bas pour les porteurs de certains verres progressifs. Par contre, les personnes disposant d'un écran posé sur une unité centrale horizontale doivent remonter leur siège pur avoir leur regard au niveau du haut de l'écran.
» Orientation : le moniteur doit être perpendiculaire à une fenêtre. Ainsi, la luminosité sera idéale pour éclairer l'écran sans éblouir ou créer de reflets gênants. Aux fenêtres, des stores sont conseillés pour pouvoir régler le niveau de luminosité.
» Détourner régulièrement les yeux de l'écran : regarder au loin pour reposer les yeux, cligner des yeux pour éviter la sécheresse oculaire, etc. "Rester devant son écran à attendre un mail n'est pas une pause", insiste François Cail.
» Réglages écran : souvenez-vous des prémices de l'informatique. Des écrans noirs avec des caractères verts qui faisaient mal aux yeux rien que de les regarder. François Cail confirme que "ce type d'écran pouvait être très nocif pour les yeux. Depuis, les moniteurs sont devenus plus performants et plus adaptés à un travail quotidien." Ainsi, il est conseillé de disposer d'un fond clair et de régler la luminosité et le contraste de l'écran de façon optimale.
» Choix écran : généralement, le choix, s'il est possible, s'oriente tout naturellement vers des écrans à cristaux liquides, essentiellement pour des raisons esthétiques et d'agencement. De plus, les écrans à cristaux liquides comportent de nombreux avantages par rapport aux écrans cathodiques : ils dégagent moins de chaleur (30 à 40 watts contre 250 pour un écran cathodique), émettent moins de rayonnements et, enfin, la surface d'affichage est plus importante (un écran à cristaux liquide de 15 pouces équivaut à un écran cathodique de 17 pouces).
Opérateurs de saisie et graphiste plus touchés
Par contre, le travail sur écran peut être un révélateur de troubles visuels pré-existants mais non décelés, comme une petite myopie, une hypermétropie ou un astigmatisme. "L'écran ne provoque pas de pathologies visuelles, en tout cas, cela n'a pas encore été démontré à ce jour. Par contre, il est certain qu'il peut mettre au jour des pathologies. Dans ce cas, les personnes auront tendance à croire que c'est à cause de l'écran alors que ça n'est pas tout à fait le cas."
" La fatigue visuelle n'est pas le principal problème lié au travail sur poste informatique"
Un environnement trop ou pas assez lumineux peut également être un facteur de risque de fatigue visuelle. Enfin, certains postes sont plus exposés que d'autres à ce type de désagréments : les opérateurs de saisie, qui alternent très peu avec des tâches non informatisées et qui sollicitent donc beaucoup leurs yeux. D'autre part, les personnes travaillant en dessin assistée par ordinateur (DAO) ou en conception assistée par ordinateur (CAO) sont très sujettes à la fatigue visuelle car leur travail est quasiment exclusivement informatique et qu'elles ne détournent pratiquement jamais leur regard