La fin du jeu d’occasion ?
A l’heure actuelle, les gros éditeurs considèrent que le marché de l’occasion ne rapporte rien et veulent le "casser". D’après moi, ce serait une grave erreur : les éditeurs oublient qu’un joueur qui récupère un jeu d’occasion peut très bien acheter la suite à l'état neuf...
Un exemple : j’ai acheté les deux premiers "Uncharted" d’occasion pour découvrir la franchise, qui m’a plu, puis je me suis offert le troisième opus neuf.
Autre exemple, celui de "Rayman Origins". Ce jeu s’est très mal vendu lors de son lancement mais a connu un bon succès une fois le prix baissé à 30 euros et quand le jeu est arrivé sur le marché de l’occasion.
Quand j’étais plus jeune, en revendant son jeu pour en racheter un autre, il suffisait de mettre 100 francs au bout. Aujourd’hui, 15 euros, c’est le prix de revente de son jeu ! Les deux courbes se sont inversées.
Des revendeurs sur le déclin
Va-t-on assister à une disparition du marché du jeu vidéo d’occasion ? Possible car, depuis 1996, ces boutiques sont passées de 1136 à moins de 500… Il est d’ailleurs étonnant de voir que les indépendants souffrent alors que l’industrie se porte très bien...
À ma connaissance, seul GameCash réussit sa reconversion en proposant des solutions alternatives, notamment des outils d'Argus des jeux et des consoles, ainsi que le reconditionnement des produits et la vente en boutique et sur internet.
Plus de jeu physique, plus d’occasion ?
Pour limiter les coûts et empêcher le jeu d’occasion, les éditeurs aimeraient généraliser le tout dématérialisé. Mais, à mon avis, ce n’est pas encore pour maintenant. La preuve, c’est que Sony – qui projetait de ne plus proposer de jeux sous forme de disques pour sa future PS4 – est revenu sur sa décision.
À mon avis, pour le moment, le tout dématérialisé est simplement impossible sachant que les connexions internet ne sont pas encore assez puissantes, comme l’a évoqué récemment Hervé Maurey sur "Le Plus". Imaginons que "Call of Duty" ne soit accessible qu’une fois connecté à internet : une bonne partie de ses 15 millions d’acheteurs ne pourraient pas jouer dans de bonnes conditions et n’achèteraient pas la suite…
A fortiori quand on sait que la qualité des connexions internet est très inégale d’un pays à un autre, d’une région à une autre : aux Etats-Unis, contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas rare de voir des connexions lentes ou poussives dans certaines régions. Personnellement, j’aime bien jouer tout seul, sans être connecté. J’aime avoir la paix quand je joue.
La fin du prêt ?
Avec l’obligation, dans le cas de Blizzard, d’avoir un compte personnel relié à un jeu, je regrette que le prêt ne se fasse presque plus.
Plus jeune, il m’arrivait de jouer pendant des semaines à un jeu qu’un ami m’avait prêté… Et de lui prêter, en échange, un jeu qu’il n’avait pas les moyens de se payer. A l’époque, on m’avait prêté "Mario Kart" pendant de longues semaines avant que je ne l’achète. Comme quoi, le prêt n’interdit pas l’achat.
Aujourd’hui, le seul éditeur à résister à cette tentation est Nintendo, qui a cartonné d’ailleurs avec la Wii malgré une première perte annuelle en 2012.
Nintendo pourrait revenir sur ce choix à l’occasion du prochain "New Super Mario Bros 2" sur 3DS, qui serait téléchargeable sur internet. Un tel choix serait absurde : quel intérêt d’avoir une console portable si on ne peut plus jouer dans le train ou en voiture, faute de connexion ?