Des couples de tortues en plein coït ont été découverts dans un gisement de fossiles allemand vieux d'environ 47 millions d'années, près de Francfort (Allemagne), révèle une étude publiée le 20 juin 2012.
(MUSEE D'HISTOIRE NATURELLE DE FRANCFORT)
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Figés en plein coït. Des couples de tortues en train de se reproduire ont été découverts dans un gisement de fossiles allemand vieux d'environ 47 millions d'années. Il s'agit là du plus ancien témoignage d'accouplement jamais trouvé chez des vertébrés, indiquent les auteurs d'une étude publiée mercredi 20 juin dans la revue Biology Letters (article en anglais) de la Royal Society britannique.
Ces couples d'Allaeochelys crassesculpta ont été extraits sur le site fossilifère de Messel, une carrière désaffectée de schiste située près de Francfort (Allemagne). L'espèce est aujourd'hui éteinte. Au-delà de l'aspect anecdotique de cette étreinte fatale, cette découverte est riche d'enseignements sur ces tortues d'eau douce préhistoriques. Elle offre aussi des informations sur les conditions qui prévalaient sur le site de Messel durant l'Eocène moyen (40 à 50 millions d'années), assurent les chercheurs.
Empoisonnées par des substances toxiques
Pour le paléontologue Walter Joyce et ses collègues de l'université de Tübingen, la preuve est désormais faite que le gisement de Messel, classé par l'Unesco depuis 1995, était un lac volcanique dont les eaux ne devenaient toxiques qu'à grande profondeur. Cela explique qu'on y retrouve aujourd'hui tant d'animaux préservés, d'après eux. Les chercheurs jugent en effet "peu plausible" qu'un couple de tortues aquatiques se soit amusé à nager, à se faire la cour puis à s'accoupler dans des eaux empoisonnées.
"Nous pensons que les tortues ont commencé à copuler dans des eaux de surface habitables et ont péri durant leur étreinte fatale lorsque leur peau a commencé à absorber des substances toxiques" présentes au fond du lac. Ces substances ont vraisemblablement été produites par des gaz volcaniques ou des matières organiques en décomposition.
Le comportement et le métabolisme des cousines actuelles des Allaeochelys peut aussi expliquer le sort des infortunées tortues. "Une fois que le mâle a réussi à monter la femelle, le couple reste souvent figé dans cette position avant de se séparer", au risque de "couler à des profondeurs considérables", estiment les auteurs de l'étude.
FTVi avec AFP