emeraude GM V.I.P. du forum
Nombre de messages : 5265 Age : 81 Localisation : FRANCE Emploi/loisirs : antiquaires, brocantes, peintures, chevaux Humeur : optimiste Date d'inscription : 10/12/2011
| Sujet: gabariers Ven 16 Mar 2012 - 16:14 | |
| gabariers Les gabariers n’étaient pas en général des gens faciles. Ils menaient une vie dangereuse nécessitant du courage, mais aussi beaucoup d’adresse. Peut-être est-ce pour cela qu’ils avaient le sentiment d’une certaine supériorité sur les terriens ? Ils affirmaient d’ailleurs avec plaisir : «Si vilain sur terre, seigneur sur l’eau je suis ». Lorsqu’ils ne naviguaient pas, ils travaillaient comme pêcheurs, bûcherons ou participaient à la construction de leurs embarcations, refusant les travaux agricoles, même en été, lorsque l’étiage interdisait toute navigation.. - Spoiler:
Les descentes en gabares étaient en effet très périlleuses car il y avait en Haute et Moyenne-Dordogne beaucoup de passages dangereux que les gabariers appelaient «malpas» (mauvais passages) : des «rajols» (rapides), des «platans» (rochers dont une partie se trouve sous l’eau et qui provoquent des tourbillons), des «palas» (bancs rocheux), des «meilhes» (contre-courants), des «guerlous» (bras où la rivière se resserre), des «maigres» (passages étroits pouvant provoquer l’échouage sur les graviers), sans parler des falaises, des îles et des radiers ainsi que des piles de pont et des pêcheries (digues).
De ce fait, il y avait inévitablement beaucoup d'accidents. De plus, les gabares étaient tellement chargées qu'elles n'étaient pas facilement manœuvrables. Pour s’aider, les «floutayris» (matelots) utilisaient l’«astre» (longue perche) avec laquelle ils pouvaient dégager leur bateau lorsqu’il s’était engravé ou bien l’éloigner des rochers menaçants. Autant dire qu’ils devaient savoir tenir ferme le «gober» (gouvernail) et les rames. Suivant les situations, les gabariers devaient «tener drech» (tenir droit la gabare), «couajar» (godiller), «sarrar» (serrer), «cachar» (appuyer) et «tirar» (ramer). En raison de tous ces dangers, on ne pouvait pas devenir gabarier avant l’âge de 15 ans.
La veille du grand départ, une messe spéciale était dite au pied de la croix des gabariers, à Argentat, messe au cours de laquelle on bénissait les valeureux équipages qui avaient attendu l'arrivée de la crue qui les porterait jusqu’à Bergerac ou Bordeaux. Le lendemain, des grappes de courpet (une dizaine, parfois plus, parfois moins), espacées d'une soixantaine de mètres, s'élançaient vers une périlleuse aventure. Les accidents n'étaient pas rares, certains même mortels. Pour se donner du courage, les équipages chantaient, paraît-il, au passage des «malpas», tout en assurant des manœuvres difficiles.
L’équipage — payé par le propriétaire du bateau — était composé de trois à cinq personnes et chacun avait un poste attitré : le capitaine occupait la place à l’arrière du bateau, en hauteur, ce qui lui permettait d'observer par-dessus le chargement et de gouverner avec plus d’aisance ; à l’avant, se trouvaient les rameurs, au nombre de deux. Il s’agissait là d’un équipage minimum car on pouvait également trouver une quatrième personne chargée d’écoper, et une cinquième qui devait dégager le bateau des rochers et autres obstacles. Certaines embarcations pouvaient avancer à l'aide d'une voile, ce qui était particulièrement utile en Basse-Dordogne
Dès la fin du XVIIIe siècle, sous la direction de l'ingénieur Trésaguet, la Charente reçoit ses premières écluses à sas en remplacement des anciens pertuis, de même que la Boutonne, son affluent rive droite, qui descend de Saint-Jean d'Angely. Cette modernisation considérable rend les conditions de navigation bien plus confortables. L'ancienne barque à Lace va évoluer en gabare de Port d'Envaux. Mais un autre type de gabare va apparaître aussi, la gabare de Saint-Simon. La gabare de Saint-Simon est une adaptation à la navigation fluviale du lougre de cabotage, comme en Bretagne le chaland de la Rance. Ainsi peut-elle fréquenter l'estuaire aussi bien que les rivières Charente et Boutonne, et le canal de Seudre et Charente. Gréée avec une ou deux voiles au tiers, elle mesure 33 m sur 6 et porte 150 tonnes. Une gabare de Saint-Simon à Cognac, au début du XXe siècle |
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Papou Fondateur du Forum
Nombre de messages : 68732 Date d'inscription : 14/02/2008
| Sujet: Re: gabariers Ven 16 Mar 2012 - 16:16 | |
| Très intéressant |
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Grand Mère Administratrice
Nombre de messages : 24870 Age : 73 Localisation : Midi Pyrénées Emploi/loisirs : Animaux, Poupées. Humeur : Bonne généralement. Date d'inscription : 24/02/2011
| Sujet: Re: gabariers Ven 16 Mar 2012 - 17:24 | |
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