Voici un petit article sur l'éclairage des aquariums que j'avais fais pour les adhérents de mon club!En aquariophilie la lumière, est la plupart du temps artificielle, ce qui peut poser des problèmes pour bien la maîtriser.
Si nous pouvions utiliser la lumière solaire, les couleurs des poissons seraient beaucoup plus belles, et les plantes plus luxuriantes .
Malheureusement le soleil ne brille pas forcément pendant les heures de loisir de l’aquariophile, et son intensité n’est pas régulière aussi bien dans la journée, que tout au long de l’année selon les saisons .
Nous allons donc voir les différentes façons d’éclairer les aquariums et essayer de répondre aux questions que l’on se pose le plus fréquemment .
Tout d’abord quelles sont ses fonctions ?
Outre l’aspect esthétique, non négligeable pour tout aquariophile fier de présenter à ses amis l’objet de sa passion .
De même pour le néophyte c’est la beauté de ce tableau vivant qui l’incitera à franchir le pas, et à se lancer à son tour dans cette aventure !
L’aspect vital pour l’équilibre même de l’aquarium .
Les poissons en ont besoin comme nous .
Pour la plupart des espèces tropicales ou subtropicales, leurs pendules internes, leurs rythmes biologiques, ne varient guère au cour de l’année .
Un éclairage régulier et continu de douze heures leur est donc nécessaire .
Les bactéries nitrifiantes vivant dans le sable où le filtre utilise aussi la lumière pour dégrader les déchets organiques .
Mais les plus grandes consommatrices de lumière, sont les plantes .
La lumière est utilisée comme source d’énergie dans le processus de la photosynthèse .
Si les animaux s’approvisionnent en sucre, véritable combustible de la machinerie cellulaire, via l’alimentation, les végétaux le fabriquent directement grace à la photosynthèse .
La plante se nourrit en absorbant l’eau et le gaz carbonique ainsi que de l’oxygène en faible quantité.
Elle transforme ces éléments, grâce à deux parties bien précises du spectre de la lumière, en sucre, qu’elle stock, et en oxygène, qu’elle rejette comme un simple déchet .
Les plantes utilisent seulement dans le spectre lumineux, le bleu et le rouge .
Pour bien comprendre, il faut savoir que la lumière solaire est l’émission de minuscules particules appelées photons, et ceux-ci se déplacent à l’incroyable vitesse de 300 000 km/ seconde .
Ces particules vibrent à une certaine amplitude qui sont ses longueurs d’ondes .
Ainsi les longueurs d’ondes de la lumière visible pour l’oeil humain varient entre 380 nanomètres et 760 nm, ce sont les couleurs de l’arc en ciel .
Le bleu utilisé par la plante se situe entre 430 et 480 nm, avec un pic à 450 nm alors que le rouge se situe entre 635 et 760 nm, et un pic à 650 nm .
On s’aperçoit donc que le bleu et le rouge ne se suivent pas, et qu’il existe entre eux bien d’autres couleurs .
Le schéma suivant montre les différences d’éclairement selon leur propre spectre lumineux, entre un tube fluorescent horticole, un tube classique général, et la courbe de la photosynthèse .
______ spectre solaire
______ spectre horticole
______ photosynthèse
______ spectre classique
Ce schéma montre bien la courbe d’éclairage presque parallèle de la courbe de la photosynthèse à celle d’un tube horticole . Cependant les tubes horticoles seuls, ne donnent pas un aspect très esthétique, puisque entre le vert et l’orange son spectre fait largement défaut .
Un mélange de différents tubes, horticoles et généraux, rendra l’aspect visuel plus agréable .
Des essais seront indispensables pour donner le meilleur résultat final .
Pour bien choisir un tube, il ne faut pas confondre intensité lumineuse avec efficacité à générer le processus de la photosynthèse .
ASPECT QUALITATIF ET QUANTITATIFLa qualité d’un tube fluorescent, ne dure pas aussi longtemps qu’il éclaire . Le noircissement des extrèmités indique une fin proche . Si quelques rares tubes maintiennent 90 % d’éfficacité jusqu’au dernier jour, les performances de la majorité d’entre eux fondent rapidement .
La longévité moyenne est de 5000 heures, soit à raison de 12 heures d’éclairage journalier , seulement une année de bons et loyaux services . Passé ce delai il faut changer le tube .
Le record actuel est détenu par le power-twist qui assure près de 24000 heures de lumière .
Les tubes ne doivent pas êtres tous changés en même temps, mais par roulement sous peine de provoquer une poussée d’algues .
Un quantité minimale de bons photons est nécessaire . Il faut donc dimensionner l’éclairage d’un aquarium à raison de 30 lumens (lm) par litre d’eau . Le lumen est l’unité de flux lumineux .
Un tube fluorescent moyen produit environ 50 lm par watt de puissance électrique . Mais certains ne dépassent pas 20 et d’autres atteignent allègrement 70 .
Pour un bac de 200 litres, il convient de lui apporter, 200x30lm = 6 000 lm . Donc avec un tube délivrant 50 lm par watt, soit pour un tube de 90 cm de 30 W, il faudra pour atteindre nos 6000lm quatres tubes .
Le calcul se fait de la façon suivante : 6000 lm/ 50 = 120 W . 120 W/ 30 W = 4 tubes
Pour un tube produisant 20 lm par watt, il faudrait ainsi près de 10 tubes pour avoir un éclairage de même qualité .
6000 lm/ 20 =300W . Et 300W / 30W= 10 tubes .
Le nombre de lumen n’est pas toujours indiqué sur l’emballage des tubes aussi, voici un tableau qui vous permettra de faire votre choix, avec les principaux tubes que l’on trouve sur le marché aquariophile .
De même vous trouverez dans ce tableau, l’indice de rendu chromatique I.R.C, l’indication pour tube horticole ou général, le diamètre, la température des couleurs en degrés Kelvin ° K, et sa longévité en milliers d’heures, L .
E : Efficacité lumineuse(lumen/watt)
NC: Non Communiquée
Ces tubes ne sont utilisables qu’en eau douce, sauf triton et aquastar .
Pour permettre à la lumière d’avoir un éclairement optimal, il faut aussi briser l’effet miroir de la surface de l’eau, par un courant suffisant . Une pompe de brassage fera très bien l’affaire, ou un bulleur .
LES PROBLEMES D’ALGUES LIES A LA LUMINOSITE .
Comme chacun le sait, l’emplacement de l’aquarium est très important, pour la limitation de la prolifération des algues, en évitant toute lumière solaire directe . Malheureusement, même parfaitement orienté, un aquarium peut être envahi, par les algues dès les premières semaines de sa mise en route .
La lumière est bien souvent responsable de ce fléau .
Les algues brunes sont à interprèter dans la plupart des cas comme l’indication d’une lumière insuffisante. Si vous ne les observiez que sur des zones restreintes, il y a lieu de penser que la répartition lumineuse est à revoir .
Les algues vertes tapissent légèrement le décor, c’est tout à fait naturel, et même très sain .
Si la jolie patine se transforme, en couche continue, épaisse et disgracieuse, il y a certainement un abus de lumière .
Les algues bleues sont le plus souvent la conséquence d’un éclairage excessif en intensité et en durée, elles succèdent souvent, après les avoir supplanter, aux algues vertes .
Les algues noires sont une forme d’algues bleues . Leur présence est souvent constatée dans des aquariums où la nourriture distribuée n’est pas totalement consommée .
Le bac se charge alors en matières organiques entrainant ainsi une pollution latente qui “engraisse” ces algues indésirables .
Les algues chevelues, que ce soit sous la forme de petits poils ou de longs filaments verts, se manifestent également parfois sur les plantes .
Hélas, car ces algues sont parmi les plus difficiles à combattre .
Dédaignées par les escargots et les poissons-chats, résistantes aux produits anti-algues . Elles ne peuvent être éliminées que par des actions méthodiques et mécaniques .
Il faudra trouver le problème en amont pour éradiquer ces algues, cela peut venir d’un problème de pollution de l’eau, d’un mauvais équilibre bactérien au niveau de la filtation, ou d’un taux d’oxygène trop élevé.
Un méthode pour éviter l’envahissement des algues dans un nouveau bac, consiste à planter des plantes à croissance rapide, utilisant ainsi un maximum de nitrate, principal aliment des algues .
ECLAIRAGE EN EAU DE MER .
Les tubes fluorescents sont remplis de vapeur de mercure basse pression. Une décharge électrique entretenue dans ce gaz , par une alimentation spécifique , induit une émission de lumière dans l’UVC qui excite à son tour la substance photoluminescente déposée sur la face interne du tube.
Des tubes à technologie triphosphore permettent d’obtenir des efficacités lumineuses inédites.
La plupart des tubes “lumière du jour” ont été conçus pour l’éclairage courant , et sont assez bon marché. En revanche , le spectre solaire est rarement reconstitué.
Les grands fabricants de sources lumineuses ont mis à profit la technologie triphosphore dans les daylight haut rendement ( Osram 11, Philips TLD86, Sylvania DX186) aux perfomances globalement meilleures.
Leur efficacité lumineuse exceptionnelle, leur confère un très grand intérêt pour l’éclairage de l’aquarium récifal .
Ils autorisent en effet des niveaux d’éclairement auparavant inaccessibles au fluo.
Cependant, le spectre du daylight Haut Rendement est plûtot creux en dehors des trois pics principaux ( 430, 545 et 615 nm environ : caractéristiques des tubes triphosphores) et ils ne compensent que très partiellement la faiblesse dans les rouges du daylight standard .
Plus riches dans les rouges que les tubes “lumière du jour” précités, les daylight haute Qualité Osram 12, Philips TLS950) brillent par leur qualité esthétique alors que les daylight Haute Définition (Osram 72 bioluxe, Philips TLD965 et Sylvania activa 172 moins équilibrés dans les rouges) sont presque identiques à la lumière naturelle du jour .
Leur usage seul sera le plus souvent limité par une efficacité lumineuse insuffisante et un prix double qu’un Osram 11 de même puissance.
Ceci dit le daylight haute définition devrait satisfaire seulement les besoins d’un micro récif ou d’un bac peu profond. D’une manière générale une association de daylight haut rendement pour l’éclairement et de daylight haute définition pour le recouvrement du spectre à valeur égale en watt fournira une source “ lumière du jour “ très acceptable.
Les tubes fluorescents bleus et actiniques, n’ont pas pour vocation première d’éclairer l’aquarium . Ils compensent ce “défaut” par une absorbtion minimale dans l’eau de mer, et par des maxima d’émission de 440 nm de la chrorophyle A .
Ils contribuent à la photosynthèse au plus profond du bac .
La superstar des tubes actiniques est le Philips TL 03 .
Les tubes fluos bleus, Osram 67 Philips TLD 18, Sylvania bleu, présentent un spectre plus large et plus équilibré que celui des Supra Actiniques, avec un pic à 420 nm et un maximum à 450 nm, correspondant au spectre d’absorption de la chlorophyle .
Forts du succès des combinaisons associant les tubes fluos “lumière du jour” et les actiniques, certains fabriquants distribuent des daylight Actinique, lampes mixtes qui associent le spectre d’un daylight Haut rendement à celui d’un Supra Actinique. Il s’agit de LIFEGUARD Primetinic (Rainbow Lifeguard) .
Une association avec des daylight Haute Qualité à valeur égale en watt semble être optimale .
Le LIFEGUARD Bio-lume donne également de bons résultats, ce tube horticole universel répond non seulement aux besoins de la chlorophyle, mais aussi à ceux des pigments secondaires .
Son efficacité lumineuse sans commune mesure avec celle des tubes horticoles classiques, est accentuée par un réflecteur interne .
L’arrivée sur le marché européen de tubes spéciaux HO et VHO en provenance des Etats-Unis promet encore de beaux jours aux fluos sur l’aquarium récifal .
LES LAMPES HQI .
Les lampes HQI présentent le spectre le plus équilibré, et le meilleur indice de rendu des couleurs, tout en affichant une efficacité lumineuse pouvant satisfaire aux exigences d’un bac marin ou récifal .
Seul Osram distribue des lampes exemptes de toutes faiblesses cruciales .
Elles présentent un spectre semblable à la lumière du jour naturelle ( Powerstar HQI/D) .
Attention toutefois aux lampes NDL dont le pic marqué dans les jaunes peut induire des proliférations d’algues encroûtantes indésirables .
Les HQI/D présentent un pic à 410nm qui rend totalement superflue l’utilisation de tubes actiniques, cependant une variante économique et de plus en plus usité, consiste à seulement les utiliser pour les transitions jour/ nuit .
L’argument contre les HQI reste leur prix . La dépense peut paraître prohibitive pour le budget des petites installations.
A bien y réfléchir l’investissement dans une association de tubes qui fournirait un éclairement équivalent n’est pas non plus négligeable .
Bien qu’étant plus chères dans l’absolu, les HQI ont un rapport qualité-prix très satisfaisant .
Pensez à ce que peut coûter un aquarium mal éclairé...!!!!
Bibliographie : Le guide marabout de l’aquarium
Aqua plaisir N° 27
Aquarium magazine Hors série N° 3
L’aquarium optimal, l’éclairage , C.A.J
Aquarium récifal “la vérité sur les sources lumineuses “ Stéphane Fournier
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