On retrouve principalement des pièces (les plus anciennes de la collection) qui sont les représentations en cire de diverses lésions qui ont disséquées (ou pas). On peut également voir plusieurs anévrysmes de l'aorte et diverses pièces d'injections vasculaires. Il y a également quelques sculptures sur bois et diverses pièces ou lésions représentées en plâtre, ou encore en papier mâché. A côté de ces nombreuses pièces en cires, ont une place importante également les pièces osseuses. Elles sont très nombreuses (plusieurs milliers), allant du squelette complet aux crânes ou aux fragments osseux. Le squelette le plus ancien date de 1752. Le musée contient des cas de tuberculoses ostéo-articulaires, de syphilis osseuses, de cals vicieux, d'ostéomyélites chroniques, de tumeurs osseuses, de rachitisme, de scolioses et de bassins dystociques. On trouve une troisième catégorie de pièces au sein de ce musée, il s'agit des bocaux. Ce qu'ils contiennent est immergé dans un fixateur spécial, mais leur conservation n'a pas su empêcher la décoloration de certaines pièces. Les bocaux renferment des choses vraiment étonnantes, notamment un chat à deux têtes (tératologie animale), des foetus présentant des malformations, etc. Les pathologies que présentent les contenus de ces bocaux sont pour certaines disparues.


Si le musée Dupuytren a reçu le nom de "musée des horreurs", il n'en reste pas moins un musée insolite qui a piqué ma curiosité et que je ne regrette absolument pas d'avoir visité (c'est très court de toute façon, assez pour être supportable). On y voit des horreurs si l'on part de l'optique que ce ne sont que des horreurs, des atrocités et dont l'exposition appelle à un voyeurisme malsain notoire. C'est sans doute d'ailleurs cette réticence habituelle des gens pour tout ce qui relève des déformations et anomalies du corps humain en général (sauf quand il se plait à exposer celui qui en présente une comme une bête de foire (je vous renvoie entre autre au destin cruel de John Merrick)) qui explique que le potentiel du musée est très mal utilisé, et qu'il ne bénéficie presque d'aucune aide financière. Bref, si vous non plus la tératologie ne vous fait pas peur, et que votre curiosité prime sur de vagues principes moraux, mettez votre dégoût au rabais et allez visiter ce morceau de l'histoire de la médecine, afin de profiter de cette collection particulièrement troublante et instructive. Ici, pas de place pour l'humiliation ou le rire, on nous présente seulement un sommaire inventaire de ce que le corps humain (ou animal) a pu déclencher de pire.